63 Nos défunts

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Un mois avec nos défunts

La multitude des Saints


La fête de la Toussaint suscite en nous une série d’images plus consolantes, plus réjouissantes les unes que les autres et nous aimons à imaginer le Ciel, en ce jour, tel qu’il est décrit dans la lecture de l’Apocalypse que l’Eglise nous propose à la Messe. Une foule immense, heureuse, se rassemble autour du trône de l’Agneau pour L’adorer, L’acclamer, Le louer, Le remercier de la manière admirable dont Il nous a tous sauvés. Dans cette foule, nous distinguons, au premier plan, la Vierge Marie, qui brille d’un éclat tout particulier, suivie de Joseph, le charpentier de Nazareth, des Apôtres, des Martyrs…. Nous reconnaissons, sainte Catherine avec sa roue, saint Laurent avec son gril, saint Jérôme avec son crâne et sa bible, saint Benoit avec son corbeau, saint Antoine du désert avec son cochon, sainte Apolline avec sa pince,… tous sont au comble de la joie : ils ont trouvé Celui qu’ils ont cherché et, en Le trouvant, ils ont trouvé le bonheur sans fin. Ils comprennent à présent tout le mystère de Dieu et saisissent toute la profondeur de l’amour qui a présidé aux actions du Rédempteur. Leur plus grand bonheur est assurément la certitude de pouvoir L’aimer pleinement et de ne plus jamais pouvoir contrister Dieu par le moindre péché (même le plus léger !).


En portant nos regards un peu plus loin dans cette multitude, nous distinguons une foule immense de personnes inconnues avec des costumes de différentes époques, portant les signes distinctifs de leur sainteté ; ici une ménagère avec un balai, là un paysan avec une faux, ici une religieuse garde-malade, là, un mendiant tout transfiguré etc… toute une foule de personnes à la sainteté ordinaire mais entière. Certains brillent même d’un éclat plus grand que les Saints, que nous distinguons en les élevant à la gloire des autels. Le Ciel est plein de bonnes surprises : c’est la consolation de voir récompensée la sainteté discrète. Puis, dans la foule on distingue des visages connus, des visages aimés, d’autres qu’on a simplement croisés… et c’est là, la vision la plus réjouissante. Ils vivent, ceux que nous avons aimés ; ils sont heureux et ils continuent de nous aimer… Et l’une de leurs joies est de pouvoir nous aimer plus parfaitement, plus profondément puisque maintenant ils nous aiment en Dieu. Quelle pensée consolante : non, la mort n’est pas la fin, au contraire, elle est le début de la vraie vie. La sainteté n’est pas réservée à un petit groupe d’initiés, elle est proposée à chacun. Nos regards se portent aussi sur des personnes dont nous n’aurions pas soupçonné la présence au Ciel et, un peu rougissant, nous prenons, une fois de plus, la résolution de ne plus jamais juger personne sur ses apparences. La miséricorde de Dieu est vraiment infinie.


Si l‘exemple des grands saints nous est utile, combien plus nous est celui, moins glorieux, de nos proches : les parents qui nous ont élevés, le prêtre qui nous a enseigné la foi, l’époux ou l’épouse, le pieux voisin, la voisine qui a supporté patiemment sa maladie pendant de longues années… leurs exemples et leurs prières nous permettent d’avancer chaque jour un peu plus vers Dieu, notre but ultime. Ils n’ont pas de fête propre au calendrier mais ils ont ce jour qui célèbre leur entrée dans le bonheur sans fin. Nous non plus, nous n’aurons probablement pas de mémoire particulière dans le calendrier liturgique, mais peu importe, nous savons que nous ferons partie de cette multitude des saints ordinaires de la Toussaint ; c’est magnifique, non ?

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