Préparer la fête de la Pentecôte avec Benoit XVI

Homélie pour la fête de la Pentecôte 2010

Chers frères et sœurs,


Au cours de la célébration solennelle de la Pentecôte, nous sommes invités à professer notre foi dans la présence et dans l’action de l’Esprit Saint et à en invoquer l’effusion sur nous, sur l’Eglise et sur le monde entier. Faisons donc nôtre, et avec une intensité particulière, l’invocation de l’Eglise elle-même: Veni, Sancte Spiritus! Une invocation si simple et immédiate, mais dans le même temps extraordinairement profonde, jaillie avant tout du cœur du Christ. En effet, l’Esprit est le don que Jésus a demandé et demande constamment au Père pour ses amis; le premier et principal don qu’il nous a obtenu avec sa Résurrection et son Ascension au Ciel.


Le passage évangélique d’aujourd’hui, qui a pour cadre la Dernière Cène, nous parle de cette prière du Christ. Le Seigneur Jésus dit à ses disciples: « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais » (Jn 14, 15-16). Ici nous est dévoilé le cœur en prière de Jésus, son cœur filial et fraternel. Cette prière atteint son sommet et son accomplissement sur la Croix, où l’invocation du Christ ne fait qu’un avec le don total qu’Il fait de lui-même, et sa prière devient donc pour ainsi dire le sceau même de son don en plénitude par amour pour le Père et pour l’humanité: invocation et don de l’Esprit Saint se rencontrent, s’entremêlent, deviennent une unique réalité. « Et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais ». En réalité, la prière de Jésus – celle de la Dernière Cène et celle sur la croix – est une prière qui demeure également au Ciel, où le Christ siège à la droite du Père. En effet, Jésus vit toujours son sacerdoce d’intercession en faveur du peuple de Dieu et de l’humanité et prie donc pour nous tous, en demandant au Père le don de l’Esprit Saint.


Le récit de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres – nous venons de l’écouter dans la première lecture (cf. Ac 2, 1-11) – présente le « nouveau cours » de l’œuvre de Dieu commencé par la résurrection du Christ, une œuvre qui touche l’homme, l’histoire et l’univers. Du Fils de Dieu mort et ressuscité et retourné au Père souffle à présent sur l’humanité, avec une énergie inédite, le souffle divin, l’Esprit Saint. Et que produit cette nouvelle et puissante communication que Dieu fait de lui-même? Là où il existe des déchirements et des séparations, il crée l’unité et la compréhension. Un processus de réunification s’instaure entre les différentes composantes de la famille humaine, divisées et dispersées; les personnes, souvent réduites à des individus en compétition ou en conflit entre eux, atteintes par l’Esprit du Christ, s’ouvrent à l’expérience de la communion, au point de faire d’elles un nouvel organisme, un nouveau sujet: l’Eglise. Tel est l’effet de l’œuvre de Dieu: l’unité; c’est pourquoi l’unité est le signe de reconnaissance, la « carte de visite » de l’Eglise au cours de son histoire universelle. Dès le début, depuis le jour de la Pentecôte, celle-ci parle toutes les langues. L’Eglise universelle précède les Eglises particulières, et ces dernières doivent toujours se conformer à elle, selon un critère d’unité et d’universalité. L’Eglise ne demeure jamais prisonnière de frontières politiques, raciales et culturelles; elle ne peut pas se confondre avec les Etats et pas plus avec les Fédérations d’Etats, car son unité est d’un genre divers et aspire à traverser toutes les frontières humaines.


De cela, chers frères, découle un critère pratique de discernement pour la vie chrétienne: lorsqu’une personne, ou une communauté, se renferme sur sa propre façon de penser et d’agir, c’est le signe qu’elle s’est éloignée de l’Esprit Saint. Le chemin des chrétiens et des Eglises particulières doit toujours se confronter avec celui de l’Eglise une et catholique et s’harmoniser avec lui. Cela ne signifie pas que l’unité créée par l’Esprit Saint est une sorte d’égalitarisme. Au contraire, cela est plutôt le modèle de Babel, c’est-à-dire l’imposition d’une culture de l’unité que nous pourrions qualifier de « technique ». En effet, la Bible nous dit (cf. Gn 11, 1-9) qu’à Babel, tous ne parlaient qu’une seule langue. Lors de la Pentecôte, en revanche, les apôtres parlent des langues diverses de façon à ce que chacun comprenne le message dans son propre idiome. L’unité de l’Esprit se manifeste dans la pluralité de la compréhension. L’Eglise est de par sa nature une et multiple, destinée à vivre auprès de toutes les nations, de tous les peuples et dans les contextes sociaux les plus divers. Elle répond à sa vocation d’être signe et instrument d’unité de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1), uniquement si elle maintient son autonomie à l’égard de tout Etat ou de toute culture particulière. L’Eglise doit être toujours et en tout lieu véritablement, catholique et universelle, la maison de tous dans laquelle chacun peut se retrouver.


Le récit des Actes des Apôtres nous offre aussi un autre point de départ très concret. L’universalité de l’Eglise est exprimée par l’énumération des peuples selon l’antique tradition: « Parthes, Mèdes et Elamites… » etc. On peut observer que saint Luc va au-delà du nombre 12, qui exprime déjà et toujours une universalité. Il regarde au-delà des horizons de l’Asie et de l’Afrique nord-occidentale, et ajoute trois autres éléments: les « Romains », c’est-à-dire le monde occidental; les « Juifs et les prosélytes », comprenant de manière nouvelle l’unité entre Israël et le monde; et enfin « Crétois et Arabes », qui représentent l’Occident et l’Orient, les îles et la terre ferme. Cette ouverture des horizons confirme ultérieurement la nouveauté du Christ dans la dimension de l’espace humain, de l’histoire des peuples: l’Esprit Saint implique les hommes et les peuples et, à travers eux, il dépasse les murs et les barrières.


A la Pentecôte, l’Esprit Saint se manifeste comme un feu. Sa flamme est descendue sur les disciples réunis, elle s’est allumée en eux et leur a donné la nouvelle ardeur de Dieu. Ainsi se réalise ce qu’avait prédit le Seigneur Jésus: « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé » (Lc 12, 49). Les apôtres, avec les fidèles des diverses communautés, ont apporté cette flamme divine jusqu’aux extrémités de la terre; ils ont ouvert ainsi une route pour l’humanité, une route lumineuse, et ils ont collaboré avec Dieu qui, par son feu, veut renouveler la face de la terre. Combien ce feu est différent des guerres et des bombes! Combien est différent l’incendie du Christ, propagé par l’Eglise, par rapport à ceux allumés par les dictateurs de toute époque, jusqu’au siècle dernier, qui laissent derrière eux une terre brûlée. Le feu de Dieu, le feu de l’Esprit Saint, est celui du buisson qui est embrasé, mais ne se consume pas (cf. Ex 3, 2). C’est une flamme qui brûle, mais ne détruit pas; qui au contraire, en s’embrasant, fait apparaître la meilleure part de l’homme et la plus vraie; et qui comme dans une fusion fait apparaître sa forme intérieure, sa vocation à la vérité et à l’amour.


Un Père de l’Eglise, Origène, dans l’une de ses homélies sur Jérémie, rapporte une parole attribuée à Jésus, qui n’est pas contenue dans les Saintes Ecritures, mais est peut-être authentique, qui dit ceci: « Qui est à mes côtés est au côté du feu » (Homélie sur Jérémie l. I[III). Dans le Christ, en effet, habite la plénitude du Dieu, qui dans la Bible est comparée au feu. Nous avons observé il y a peu que la flamme de l’Esprit Saint embrase, mais ne brûle pas. Et celle-ci opère toutefois une transformation, et pour cela, elle doit consumer quelque chose dans l’homme, les résidus qui le corrompent et l’entravent dans ses relations avec Dieu et avec son prochain. Mais cet effet du feu divin nous effraie, nous avons peur de nous y « brûler », nous préférerions demeurer comme nous sommes. Cela dépend du fait que, très souvent, notre vie est organisée dans une logique de l’avoir, de la possession et non du don de soi. Beaucoup croient en Dieu et admirent la figure de Jésus Christ, mais quand il leur est demandé de perdre quelque chose d’eux-mêmes, alors ils font un pas en arrière, ils ont peur des exigences de la foi. Il y a la crainte de devoir renoncer à quelque chose de beau, auquel nous sommes attachés; la crainte que suivre le Christ nous prive de la liberté, de certaines expériences, d’une part de nous-mêmes. D’un côté, nous voulons être avec Jésus, le suivre de près, et de l’autre, nous avons peur des conséquences que cela entraîne.


Chers frères et sœurs, nous avons toujours besoin de nous entendre dire par le Seigneur Jésus, ce qu’il répétait souvent à ses amis: « N’ayez pas peur ». Comme Simon Pierre et les autres, nous devons laisser sa présence et sa grâce transformer notre cœur, toujours sujet aux faiblesses humaines. Nous devons savoir reconnaître que perdre quelque chose, et même soi-même pour le vrai Dieu, le Dieu de l’amour et de la vie, c’est en réalité gagner, se retrouver plus pleinement. Qui s’en remet à Jésus fait l’expérience déjà dans cette vie-là de la paix et de la joie du cœur, que le monde ne peut pas donner, et ne peut pas non plus ôter une fois que Dieu nous les a offertes. Il vaut donc la peine de se laisser toucher par le feu de l’Esprit Saint! La douleur qu’il nous procure est nécessaire à notre transformation. C’est la réalité de la croix: ce n’est pas pour rien que dans le langage de Jésus, le « feu » est surtout une représentation du mystère de la croix, sans lequel le christianisme n’existe pas. C’est pourquoi, éclairés et réconfortés par ces paroles de vie, nous élevons notre invocation: Viens, Esprit Saint! Allume en nous le feu de ton amour! Nous savons que c’est une prière audacieuse, par laquelle nous demandons à être touchés par la flamme de Dieu; mais nous savons surtout que cette flamme – et elle seule – a le pouvoir de nous sauver. Nous ne voulons pas, pour défendre notre vie, perdre la vie éternelle que Dieu veut nous donner. Nous avons besoin du feu de l’Esprit Saint, parce que seul l’Amour rachète.


Amen.

30 avril 2025
A l’occasion des 20 ans de la Société des Missionnaires de la Miséricorde divine, une messe d’action de grâces sera célébrée par l’abbé Fabrice Loiseau, fondateur de la communauté, Jeudi 8 mai 2025 à 10h en l’église Saint-François-de-Paule, à Toulon. Vous êtes invités à y participer ou à vous y unir par la prière.
30 avril 2025
Parce que les jeunes pros et célibataires ont besoin de porter du fruit dans la mission, Parce que les familles ont besoin de raviver leur vocation missionnaire, Venez ensemble au camp Caritas, pour mettre l'évangélisation au cœur de votre été ! Pourquoi ? Pour souffler dans la course effrénée de nos vies, prendre le temps de se former et aller annoncer le Christ à ceux qui ne le connaissent pas, le camp propose des temps d'évangélisation et des carrefours pour approfondir les différents aspects de la mission. Comment ? Le camp se déroulera du 18 au 23 août 2025, à la Seyne-sur-Mer, en face de Toulon. Pour qui ? Le camp s'adresse aux célibataires d'au moins 23 ans et aux couples. Les places sont limitées : 40 célibataires et 15 couples (+ enfants, jusqu'à 12 ans). Pour les familles, les enfants seront accueillis de 0 à 12 ans, avec des activités adaptées à chaque tranche d'âge (0-3 ans : garderie, avec présence de babysitters, 3-12 ans : activités organisées pour s'amuser et grandir dans le zèle missionnaire). Comment se déroule une journée au camp Caritas ? Le matin : différentes formations sur la mission sont données en petits groupes, pour apprendre à annoncer le Christ sur la plage et approfondir la mission selon les états de vie. L’après-midi : adoration et mission, débriefing de la mission. Le soir : conférences, veillée de louange et d’adoration, moments conviviaux. Le tout dans une ambiance de prières (louange, adoration, messe selon la forme extraordinaire du rite) et d’amitié. Quels sont les détails pratiques ? Le logement se fera en chambrées de 5 personnes maximum. Pour les familles avec bébés de moins de 2 ans, pensez à prendre un lit-parapluie. L'accueil sur le camp est prévu le lundi 18 août à 16h. Quel est le prix du camp ? Adulte : 210€ 1er enfant : 155€ À partir du 2e enfant : 110€ Bébé : 40€ N’hésitez pas à nous joindre pour toute difficulté financière. Notez bien qu’en cas de désinscription, 50€ par participant seront retenus sur le remboursement du prix. Des renseignements plus détaillés seront envoyés aux inscrits début août.
30 avril 2025
Avant et pendant le Conclave (7 mai)
22 avril 2025
C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris, ce matin, le décès du pape François. Hier encore, jour de Pâques, il avait pris le temps, dans un ultime geste d’adieu, de saluer les pèlerins rassemblés place Saint Pierre à Rome. Élu pape le 13 mars 2013, ses années de pontificat auront profondément marqué la vie de l’Église. Dès sa première encyclique, « la joie de l’Évangile » il nous invitait à nous recentrer sur l’essentiel : que chaque chrétien « renouvelle aujourd‘hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ » (§3) et, dans un même élan, devienne avec l’ensemble de la communauté chrétienne « instruments de Dieu pour la libération et la promotion des pauvres » (§187). Alors que nous venons de célébrer la résurrection du Christ, nous sommes appelés à l’action de grâce pour le pontificat du pape François. Je vous invite tout particulièrement à participer à la messe que je célébrerai ce mercredi soir, 23 avril 2025 à 19h00 à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg Le pape François aimait conclure chacun de ses entretiens ou interventions par ces quelques mots : « Priez pour moi ». Cher pape François, nous continuons de prier pour vous ! + Pascal Delannoy Archevêque de Strasbourg Le 21 avril 2025
par le curé 3 avril 2025
Les horaires des offices de la Semaine Sainte
21 février 2025
Le samedi 29 mars 2024 de 9h à 18h à Notre-Dame de Neunkirch. Thème de la récollection : « Credo in sanctam Ecclesiam - Je crois en la sainte Eglise »
11 février 2025
Du dimanche 2 mars au mardi 4 mars
10 janvier 2025
Filles, femmes d’Alsace, Vous êtes conviées au premier pèlerinage Himmelsweg ! Ce pèlerinage organisé par la paroisse de la Croix glorieuse vous propose de : - marcher entre femmes dans notre beau paysage de vignes cette année entre Scherwiller et Colmar. - Prier ensemble pour l’Eglise, notre diocèse, nos paroisses et nos intentions personnelles - Chanter pour encore mieux prier, - Vivre un temps de fraternité avec d’autres femmes vivant en Alsace. Himmelsweg accueille des pèlerines entre 15 et 99 ans pour donner la possibilité de venir avec sa fille, sa sœur, sa mère, sa grand mère et ses amies. Une jeune fille plus jeune (13-14ans) pourrait s’inscrire également si elle est accompagnée de sa mère ou autre adulte présente pendant tout le pèlerinage. N’hésitez pas à proposer ce pèlerinage à des amies ou collègues qui ne connaissent pas encore Jésus. Le pèlerinage se veut être missionnaire ! Celles qui ne seraient pas en mesure de marcher les 42 kilomètres prévus sont les bienvenues pour aider à l’organisation et former un chapitre d’anges gardiens. Je suis impatiente de marcher sur le chemin du ciel en votre compagnie. Le Bon Dieu nous attend aussi ! Himmelsweg nous voilà ! Sarah du Bourg
10 janvier 2025
Lundi 27 janvier prochain, à 17h15, a lieu à la Cathédrale de Strasbourg, une cérémonie Œcuménique où Mgr Pascal Delannoy accueille Sa Sainteté Le Patriarche Œcuménique Bartholoméos de Constantinople. Message du Service diocésain de l’Œcuménisme
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